Chronique du Dimanche 11juillet 2021

Morphine (Festival Off)

Un médecin tout juste diplômé se retrouve à la tête d’un hôpital de campagne. Rongé par la peur de perdre un patient, écrasé par une douleur inconnue et les insomnies, il se réfugie dans la morphine. La solitude l’enferme malgré l’appui d’un alter ego témoin du basculement entre réalité et fantasmagorie, l’addiction progresse inexorablement. Les opérations grand-guignolesques pratiquées tant bien que mal font alors place aux tourments d’un funeste parcours.

Réunis, ces textes dessinent le portrait d’un homme en lutte. La première avec la gravité de son métier, pris dans le cauchemar de son devoir de médecin : comment les sauver tous ? La deuxième avec ce qu’il appelle sa maladie - son addiction à la morphine – le plongeant chaque jour un peu plus profondément dans la folie du manque. Ces deux combats exténuants jouent entre eux leur propre bataille dans un paysage étrange, sombre et puissant, enseveli dans la neige et les rêves de cristal. Cet homme double, de plus en plus solitaire dans un monde où la survie devient une obsession effrayante, s’accroche à la lecture et à l’écriture pour faire face, comprendre, s’armer. Mais toujours revient la lancinante question : comment tout cela finira-t-il ?

Théâtre 11 Avignon

Distribution

Auteur : D'après Mikhaïl Boulgakov
Mise en scène : Mariana Lézin
Interprète(s) : Brice Cousin, Paul Tilmont

Dessine moi un piano (Festival Off)

Curieux concert burlesque imaginé, partitionné et interprété par l’auteur.

Synopsis... Résumé... Argument... Schéma... Topo... Pitch !
C’est l’histoire d’un pianiste qui prépare, entretient et astique le piano pour le concert du maestro...
C’est aussi l’histoire d’un pianiste qui découvre que les 88 touches du clavier ont dis- paru...
C’est encore l’histoire d’un pianiste qui s’aperçoit que son instrument de travail est porté sur la boisson...
Et si c’était l’histoire d’un artiste qui interprète de trois différentes manières le début d’un spectacle et enchaîne directement sur la fin de la représentation... car dans un seul en scène, comme dans une pièce de théâtre, l’important c’est le début pour capter le public et la fin pour capter ses applaudissements... le milieu on s’en arrange toujours.
Dans le cadre de ce récital trés déglingué, hors des normes musicales, dans un fatras de partitions, il y aura l’intervention d’un tourneur de pages, métier en voie de dispari- tion dont la devise est : « Il faut qu’une page soit ouverte ou tournée ! »
N’oublions pas qu’un tourneur de pages, c’est quelqu’un qui sait lire la musique mais ne sait pas la jouer...

Théâtre des Gémeaux

Distribution
Auteur : Jean-Paul Farré

Metteur en scène : Stéphane Cottin
Interprète(s) : Jean-paul Farré

Fausse note (Festival Off)

Nous sommes au Philharmonique de Genève, dans la loge du chef d’orchestre de renommée internationale H.P Miller. A la fin d’un de ses concerts, ce dernier est importuné à maintes reprises par un spectateur envahissant, Léon Dinkel, qui se présente comme un grand admirateur venu de Belgique pour l’applaudir. Cependant, plus l’entrevue se prolonge, plus le comportement de ce visiteur devient étrange et
oppressant... Qui est donc cet inquiétant Monsieur Dinkel ?
Que veut-il réellement ? 

Fausse note
Espace Roseau-Teinturier

Distribution
Auteur : Didier Caron

Metteur en scène : Didier Caron et Christophe Luthringer
Interprète(s) : Pierre Azéma, Pierre Deny

La Cerisaie (Festival In)

Exilée à Paris depuis de nombreuses années, Lioubov, créature insaisissable et lunaire, revient dans son domaine qui doit être vendu pour dette. Pivot tragique de cette pièce qui oscille entre drame et comédie, cette figure maternelle, cette mater dolorosa, interprétée par Isabelle Huppert, retrouve les siens perturbés par l’avenir de la propriété et, plus largement, du monde qu’elle a laissé derrière elle. La société moderne et ses mutations sociales arrive à grands pas. À grand bruit. Quand il pense à La Cerisaie, Tiago Rodrigues a un tempo secret en tête : allegro vivace et est convaincu que la dernière pièce du dramaturge russe traite de l’énergie avec laquelle « l’inexorable puissance du changement » précipite les personnages d’acte en acte. Si avec ses comédiens et son équipe, il a cherché à aborder les inquiétudes, les réactions et contre-réactions qui en découlent, il a aussi voulu voir les espoirs que porte tout nouveau monde, alors que personne ne peut encore réellement les comprendre. Avec les mots de Tchekhov, le metteur en scène a trouvé un incroyable carburant dramaturgique pour nourrir sa machine théâtrale, briser le quatrième mur et rassembler le public autour des grands défis qui attendent « l’aujourd’hui ».

La cerisaie
Cour d'Honneur du Palais des Papes

Distribution
Avec Isabelle Huppert, Isabel Abreu, Tom Adjibi, Nadim Ahmed, Suzanne Aubert, Marcel Bozonnet, Océane Cairaty, Alex Descas, Adama Diop, David Geselson, Grégoire Monsaingeon, Alison Valence
Et Manuela Azevedo, Hélder Gonçalves (musiciens)

Texte : Anton Tchekhov
Traduction : André Markowicz et Françoise Morvan
Mise en scène : Tiago Rodrigues

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